Laissons du temps au temps

paru dans la "Lettre du Laser n°23"

Remettons les pendules à l'heure. Il n'y a pas que les safrans qui coulent (Lettre du Laser 22). La montre, outil quasi indispensable du régatier, a elle aussi tendance à couler. Les conséquences de ces pertes sont moins graves que celles des safrans. Néanmoins, une rapide consultation de coureurs indique que le mal est généralisé. J'ai posé la question suivante à quelques coureurs : as-tu déjà perdu une montre et dans quelles conditions ?

Jérôme JACQMAIN - CN Narbonne-Plage : " J'ai perdu une montre à Port-Camargue en empannant à la bouée de largue. Il y avait de grosses vagues et en changeant de côté précipitamment, j'ai accroché le liston avec, et elle est partie à l'eau. "

Olivier FAUCON - AOG Strasbourg : " J'ai perdu une montre à Vassivière sur la ligne de départ. Sur un dessalage, en attrapant la dérive avec le bras, le bracelet s'est ouvert et elle est tombée à l'eau. J'avais les boules. C'était un cadeau de mon père, une Seiko toute neuve qui devait au moins valoir 1000 francs. "

William ROGER - C.V. St-Quentin : " J'ai perdu un jour à Hourtin une montre-chrono de régate Aquastar. J'étais fou de rage et prêt à faire vider le plan d'eau pour la retrouver. C'est pour cela que je ne mets pas ma Rolex pour naviguer. Je ne mettrai même pas une Casio ou une Citizen. En ce moment, j'utilise une Timex que m'a passée Régis. "

Gérald MONTAGNON - C.V.Lyon : " J'en ai perdu facilement 10 à 15. A chaque fois, c'est la barrette d'attache du bracelet au boîtier qui casse. Pour éviter cela, il faudrait utiliser un bracelet scratch. "

Xavier HONOR - MJC Vaulx en Velin " J'ai perdu une fois une montre qu'on m'avait prêtée. Depuis j'utilise un bracelet scratch "

Vanessa BOHE - C.N. Bendor " Je n'ai jamais perdu ma montre, je l'attache avec un velcro "

Marc GINI - C.V. Martigues "  J'ai cassé un jour le bracelet de ma montre en la mettant, je l'ai remplacé par un scratch et depuis je n'ai plus jamais eu de problèmes "

Poopy MARÇON - C.V. Martigues : " Je ne compte plus les montres perdues dont trois Memosail Jubilé ! "

Raphaël VANCOLEN - Y.C. Sète - " En six ans de régate, je n'ai jamais perdu de montre. J'utilise un bracelet scratch. L'avantage du scratch est que même si une des deux barrettes d'attache au boîtier casse, la montre tient encore au poignet grâce à l'autre barrette "

Sébastien COL - Y.C. Sète : " J'ai perdu une montre en 420. J'ai accroché la boucle du bracelet après le hauban et elle a cassé. "

On constate ainsi trois tendances :

Quelquefois il est possible de rattraper sa montre au moment où le bracelet casse. Cela est rare, car l'incident se produit en général à un temps fort de la régate où on a autre chose à faire : empannage, dessalage etc.. Et puis la volonté du barreur est tendue vers un seul but : aller le plus vite possible. Ce n'est pas facile d'accepter de perdre du temps, en décidant, dans l'instant, de plonger pour rattraper sa montre. Et que faire ensuite si on se retrouve, montre en main, en pleine régate, sans disposer d'une poche où la ranger ?

Pour l'heure, si on tient à sa montre, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures : le bracelet velcro paraît la seule solution. Mais une Memosail Jubilé s'accorde-t-elle avec un tel bracelet ?

Une autre possibilité est la montre insubmersible. Il existe un fabricant qui propose des montres de fantaisie, avec boîtier et bracelet en liège, qui flottent. Un modèle adapté à la régate connaîtrait ainsi son heure de gloire.