Stockage et transport du Laser
paru dans la
"Lettre du Laser n°18 printemps 1996"- Gilles Gluck
La facilité de stockage et de transport
du Laser est légendaire ; encore faut-il savoir s'y
prendre. Sur le toit d'une voiture, sur une remorque simple,
multiple, à l'endroit, à l'envers, sur la tranche...
Autant de systèmes issus de l'imagination foisonnante des
laséristes. Pour vous donner quelques idées, notre
bricolo-laserologue Gilles Gluck a fait la synthèse de
l'état de l'art. A vos outils !
Le Laser sur le toit
Durant les Folles Années 1920, le peintre le plus
branché de Paris s'appelait Jean Cocteau et la boîte de
nuit qu'il avait lancée, et où se retrouvaient les
surréalistes du mouvement Dada, se nommait "Le Boeuf
sur le Toit". Le Laser sur le toit, à l'inverse, n'a rien
d'un jeu surréaliste, c'est même une manière
simple et économique de le trimballer jusqu'au lieu de vos
exploits.
Ce jeu comporte cependant quelques règles qu'il vaut mieux
observer sous peine de gros pépins.
Pas de vitesse excessive : Le vrai risque n'est pas de voir
votre laser s'envoler du toit pour provoquer des catastrophes parmi
les automobilistes, ou pire, les motocyclistes qui vous suivent ; un
bon arrimage (on en reparlera) doit y remédier. Le risque est
plutôt de consommer en abondance le distillat de pétrole
qui enrichit les caisses de la Nation, les émirs du Golfe, les
Major Companies, les distributeurs et le pompiste du coin...
Disons que jusqu'à 110 Km/h, les turbulences
aérodynamiques dues au bateau ("coin" d'air comprimé
entre le pare-brise et le pontage du laser retourné) restent
tolérables... Plus vite, c'est nettement plus cher. Mais
certains ont les moyens, comme ce lasériste britannique qui
disait circuler à 130 miles, soit 200 km/h, avec sa rutilante
Sierra Cosworth, un monstre de 180 CV affublé d'un aileron
digne d'une Formule 1. Circonstance aggravante, il laissait la
remorque de mise à l'eau à l'envers, sur le bateau. Ne
soyez pas si gaspilleur, seul le timon de la mise à l'eau peut
rester sur le toit ; démontez le ber et les roues et
stockez-les dans la voiture.
Ayez de bonnes barres de toit : le fin du fin en la
matière, ce sont les barres THULE, fabriquées en
Suède et homologuées par le très tâtillon
et très teuton TÜV, laboratoire de certification sis
à Munich.
On peut acheter séparément les barres et les pieds
d'appui spécifiques à chaque voiture, ainsi qu'une
liste impressionnante d'options, écrous antivol notamment.
Petit conseil : ne lésinez pas, achetez les barres extra
larges de 165 cm et sciez-les ensuite à la largeur de votre
voiture, cela vous évitera le casse-tête d'installer le
fagot de tubes (mâts + bôme) que l'on n'arrive jamais
à placer, une fois que le Laser s'est mis les coudes à
l'aise sur le toit.
Rembourrez vos barres de toit : on peut se contenter des
boudins multicolores vendus dans les Surf Shop mais il en faut quatre
et, en plus, ils se déchirent assez vite. Si vous êtes
bricoleur, achetez des tuyaux en mousse destinés à
calorifuger les tuyaux de chauffage, coupez-les à la bonne
longueur puis entourez-les d'un morceau de moquette collé
à la colle néoprène et cousu pour finir.
Attention la colle néoprène colle très fort ;
faites un ajustage à sec avant et cousez les deux bords de la
moquette avec du fil et une aiguille à surlier, en utilisant
de préférence une paumelle de maître voilier afin
d'épargner vos blanches mains d'intellectuel sportif (voir
croquis ci-dessous).
Arrimez bien le laser sur le toit : obligatoire, un
bout' entre le pontet avant et le pare-choc de la voiture (anneau de
remorquage). Ainsi, si quelque chose lache dans le sanglage ou la
fixation des barres, vous ne deviendrez pas un assassin par
imprudence.
Utile, sur les petites voitures deux bouts croisés
entre les pontets de patte d'oie et le pare-choc arrière (si
vous trouvez des points de fixation, ce qui devient plus difficile
avec les pare-chocs "boucliers" en plastique).
Nécessaire, un bon amarrage du bateau sur les barres
(voir croquis ci-dessus). On peut utiliser du cordage (par exemple,
écoute de 10 mm, ou mieux, corde d'alpinisme), c'est une
excellente solution que j'ai utilisée longtemps. Mais il faut
connaître, en plus des noeuds usuels, "un noeud de palan"
particulier (voir croquis). Ceux qui veulent une démonstration
sont invités à me contacter.
On peut aussi utiliser des sangles de commerce mais attention, les
plus étroites sont en polypropylène, qui rend du mou,
et leurs fermoirs sont de qualité très moyenne. Si vous
les utilisez, mettez-en deux sur la barre avant. Les modèles
larges, en nylon, sont équipés de tendeurs à
cliquet qu'il faut entourer de moquette pour protéger la
coque. Les modèles vraiment fiables sont les plus gros, et les
plus chers naturellement, ils sont destinés aux camions.
On peut enfin se confectionner, pour pas cher, des sangles sur
mesure en récupérant dans une casse des ceintures de
sécurité d'auto, que l'on met à la bonne cote,
soit 1,40 m, avant de les coudre très soigneusement aux deux
extrémités avec "fil à surlier, paumelle, double
couture"... Si vos talents de bosco vous semblent un peu minces, un
maître voilier vous fera le travail pour un prix raisonnable.
Cela fait, vous mettrez d'un côté un erseau (anneau fait
de deux tours de préétiré de 6 mm), que vous
protègerez par une surliure cousue pour éviter le
ragage sur les barres. Ceci s'appelle "fourrer un cordage" et n'a
rien d'un jeu équivoque interdit aux mineurs. De l'autre
côté, avec 1,50 m de préétiré, vous
pouvez passer le bout en double et étarquer à votre
convenance avant de terminer par deux demi-clefs (Voir croquis
à paraître ).
Le catadioptre rouge n'est pas nécessaire en France, si le
bateau déborde de moins d'1 m de la voiture, à
l'arrière. Par contre, il ne doit absolument pas
déborder à l'avant.
Testez votre arrimage : essayez de secouer le Laser en
l'attrapant par son liston, la voiture doit osciller sur ses
suspensions mais le bateau ne doit pas glisser sur les barres.
Renouvelez ce test à chaque arrêt "pipi"...
Tendez bien votre taud : il peut rester en place s'il n'a
pas de point faible et s'il est parfaitement assujetti sur la coque.
Laissez-le à poste, cela vous épargnera une
corvée de nettoyage à l'arrivée... Mais si une
couture commence à lâcher, méfiez-vous, le taud
sera probablement ouvert en deux à l'arrivée. En
règle générale, protégez votre taud au
niveau du contact liston/sangles en glissant un bout de moquette ou
de carton.
Cas d'urgence : si votre toit de voiture ne craint plus
rien, mais alors vraiment plus rien, vous pouvez vous dispenser de
barres de toit. Oui, oui ! carrément ! Foin des
préjugés bourgeois... ! Il faut utiliser du cordage
tendu avec le noeud de palan, cité plus haut, en traversant
l'habitacle de la voiture, et en claquant les portières bien
fort par la suite... Et tant pis pour les joints de portière
qu'on supposera aussi pourris que le toit et le reste du
véhicule...
Suite à un éclatement de pneu sur une remorque, j'ai
ainsi transporté non pas un, mais DEUX lasers, plus la
remorque, sur le toit de ma Gord Coupé V6, qui n'en
était plus à ça près. Et j'ai pu arriver
à l'heure à ma régate ! (NDLR : et on sait ce
qu'arriver à l'heure veut dire pour Gilles... ! ) Encore une
veine de ne pas avoir croisé les forces de l'ordre en
chemin...
Le Laser au plafond
A la lecture de ce titre et de ce qui précède, vous
allez vous dire que le plafond de l'auteur de ces lignes est
plutôt encombré par une arachnide de la
variété épeire diadème, voire
tarentule trépidante. En fait le procédé
qui consiste à entreposer le Laser au plafond du garage est le
complément naturel du transport sur le toit.Le système,
une fois installé, est merveilleusement pratique et vous
permet de laisser dormir votre femme, légitime ou non,
lorsque, de bon matin, vous prenez la route vers le lieu de vos
futurs exploits (voir croquis à paraître ).
Il faut se procurer :
- - 2 barres d'environ 140 cm (deux tronçons de
mâts de planche à voile conviennent très
bien),
- - 4 poulies simples,
- - 3 poulies doubles,
- - 1 palan composé de deux poulies triples (ou doubles
si vous êtes vraiment musclés), pour faire mouvoir le
tout,
- - une quinzaine de mètres de
préétiré de 5 mm,
- - 2 mousquetons.
Vous pouvez commander les poulies auprès des Etablissements
Jean Grateau, à Champigny... Ils vous consentiront le prix
professionnel à partir de 800 F de commande H.T., vous pouvez
refiler de tuyau à votre responsable de Club ou d'Ecole de
voile.
L'attelage de la voiture
Si vous préférez le système de la remorque,
il va falloir doter votre carrosse d'une barre d'attelage. Selon que
vous soyez riches de temps libre ou d'espèces sonnantes et
trébuchantes, trois possibilités s'offrent à
vous.
1. Récupérer l'attelage à la casse
Pour 250 à 400 euros, vous aurez un attelage et même une
boule si vous marchandez bien. Mais attention, il faut être
sûr que cet attelage corresponde bien à votre
véhicule (marque et dans certains cas année et
modèle).
Faites la tournée des casses par téléphone et
vérifiez une fois sur place. Pour les voitures japonaises et
étrangères peu diffusées, il existe des casses
spécialisées. Consultez les annonces de la revue AUTO
PLUS par exemple.
Si vous n'êtes pas à 100 euros près, faites
démonter l'attelage par le casseur, cela vous évitera
de crapahuter dans les orties et la gadoue, sous une épave
posée de guingois sur des vieux pneus et des parpaings, en
pestant contre des écrous récalcitrants.
Et si vous vous lancez quand même dans l'aventure, allez-y
avec un copain et deux sortes d'outils : des outils normaux
(clés à cliquet, à tube, à oeil), et des
outils exceptionnels du genre, "la guerre c'est la
continuation de la diplomatie par d'autres moyens", (marteau, burin,
scie à métaux, lames de rechange, meuleuse
électrique).
Souvenez-vous enfin qu'un casseur digne de ce nom refuse
systématiquement de prêter le moindre outil, les siens
sont en platine et or massif, que son doberman ou son berger allemand
est charmant à condition que vous lui parliez en doberman ou
en allemand et que tout client qui démonte des pièces
est suspect, a priori, de chercher à en dissimuler sous sa
veste, (cela peut aller jusqu'aux menaces avec arme à feu,
surtout si le client est basané).
L'avantage de démonter soi-même, c'est que l'on sait
où et comment percer le chassis pour remonter
l'objet, ce qui n'est pas évident autrement.
Pour un attelage de récupération, il faudra
prévoir des frais annexes tels que boulons neufs en acier
forgé et non estampé de préférence, prise
et faisceau électrique qu'il vaut mieux prendre en neuf
à moins de tomber sur du quasi neuf à la casse. Mais
tout ceci reste plutôt minime en frais.
2. Un attelage neuf à monter soi-même
On en trouve dans les magasins comme NORAUTO, FEU VERT...
Avantage : tout beau tout neuf pour un prix de 200 à
300 euros y compris tous les boulons et le faisceau.
Inconvénients : ce sont des attelages prévus
pour 500 kilos de traction maximale et le choix est limité aux
voitures de très grande série. De plus, les faisceaux
électriques sont du genre léger et mieux vaut laisser
tomber les raccords rapides prévus pour brancher sur les feux
arrières, il est bien plus sûr de se servir d'un fer
à souder et de soudures auto-décapantes pour faire des
jonctions indémontables mais fiables à 100%.
3. Porter titine chez le garagiste...
Et signer un chèque à la fin. Cela vous en
coûtera entre 400 et 1000 euros et peut-être 3000 euros si
titine est une grosse berline bavaroise, et que vous montez le
matériel recommandé par la Bayerische Motoren
Werke, chez le concessionnaire de la marque... Mais quand on aime
on ne compte pas !
La remorque sous le Laser
On voit de tout sur les parkings de régates, pour tous les
goûts, dans tous les styles et pour toutes les bourses.
Si vous récupérez une épave de remorque
à demi désossée sur un parking de club...
Vérifiez la solidité du chassis, et surtout s'il est
peint et non galvanisé. Il se peut que la suspension soit
assurée par des anneaux en caoutchouc (cas fréquent sur
les anciennes PORTAFLOT), changez-les s'ils sont durcis et
craquelés.
Les pneus : Montez du neuf, de préférence
"spécial remorque", à carcasse 5 plis et gomme dure, et
non des pneus 3 plis pour scooters. Ils ne sont pas prévus
pour rouler longtemps à plus de 80 km/h. Les roulements sont
à vérifier et à changer si nécessaire.
Si l'attache femelle (chape) est fauchée ou soudée
par la rouille... voyez un concessionnaire caravane Enfin, si les
garde-boues ont disparu ou sont irrécupérables, on peut
avantageusement les remplacer par :
a) un morceau de bande de roulement
découpé dans un pneu d'auto
b) une moitié d'un fond de fût à produits
chimiques de 500 l (les grands fût en plastique bleu).
Vous voulez vous fabriquer une remorque
Cela n'a rien d'idiot, la preuve, René Siot l'a fait
plusieurs fois. L'idée est de récupérer à
la casse un train arrière d'Austin Mini, facile à
sortir en dévissant quatre boulons, équipé de
roues prévues pour la vitesse, bien suspendu. On le greffe
ensuite sur un timon en forme de T, qui n'a pas forcément
à être soudé. Pour l'attache, voir plus haut.
Pour le ber, il suffit de deux montants en "T" qui prennent appui
dans le creux du liston et que l'on rembourre sérieusement.
Prenez quand même conseil auprès d'un soudeur
sérieux, équipé d'un poste à arc
conséquent... Si votre élucubration se
désintègre sur la route et cause un accident, vous
serez responsable car vous aurez eu, sans doute, la flemme de faire
homologuer votre bijou par les Mines.
On vous a vendu une remorque avec le bateau.
Ce n'est pas forcément le plus costaud. Après tout
l'option de la remorque maison, à base de croupion d'Austin
est plutôt plus fiable que certaines remorques bas de gamme.
Cependant, vérifiez les roulements en secouant la roue
latéralement pour y déceler du jeu. Faites tourner la
roue dans le vide (bruit de grognement) et faites-la tourner
lentement à la main (un roulement écaillé gratte
et accroche).
Changer un roulement est à la portée d'un bricoleur
moyennement confirmé. On retrouve le même, neuf, en se
fiant aux chiffres marqués sur la bague extérieure,
dans les magasins de mécanique générale.
Renfoncer le roulement neuf en le poussant avec une douille de clef
correspondant au diamètre de la bague extérieure
à l'aide d'un maillet. Faites attention de ne pas frapper sur
la bague intérieure sinon les billes vont marquer leurs
chemins de roulement et vous aurez fabriqué un vieux roulement
à billes, fichu, à partir d'un neuf et ce, en quelques
secondes.
Ne pas oublier enfin, de démonter périodiquement le
petit chapeau cache-roulement et de le regarnir de graisse (tous les
1500 km), cela peut aussi prolonger la vie d'un roulement qui donne
des signes de faiblesse.
Les loupiotes et la plaque sur le tableau arrière
Les lumières de plaque c'est, en général, un
casse-tête que l'on peut trouver pittoresque ou
exaspérant : faux contacts, feux de stop qui clignotent,
clignotants qui s'allument à la place des feux de route, qui,
eux-même s'allument quand on freine mais d'un seul
côté... Avec la logique, et en respectant le
câblage DIN, ça doit marcher...
Un grand principe : Utilisez les grands moyens pour vous
débarrasser des faux contacts. Le faisceau de l'attelage sera
soudé directement sur les ampoules elles-mêmes (peu
utilisées, elles grillent rarement). Etamez bien les fils et
surtout les culots en laiton avec un gros fer d'électricien,
cette méthode un peu barbare est très efficace. Penser
à majorer les fusibles correspondant aux circuits
concernés, mais sans exagérer. Montez des 15
Ampères à la place des 10 Ampères, par exemple.
Dans les prises, côté auto comme côté
plaque, il faut pouvoir démonter les fils si vous tractez, un
jour, la remorque d'un quidam qui a une norme DIN différente
de la vôtre.
Etamez quand même les extrémités
dénudées des fils, protégez les broches avec un
produit ad hoc (Kontact Chemie), et remplacez la prise auto si son
couvercle à griffe est cassé. Soignez
particulièrement le fil de masse, c'est le plus vicieux du
lot.
Il est commode de se fabriquer une plaque amovible qui se fixe
avec une broche à la place du safran de Laser. Pour cela, voir
le croquis coté : le matériau de base est un profil
carré d'aluminium, (nuance AGS, qui résiste à la
corrosion). On en trouve, avec la tôle de 2 mm du même
métal, chez les distributeurs PECHINEY ou chez WEBER
Métaux. Ce magasin vaut le détour, c'est le paradis du
boulon, de la ferraille, des métaux en tous genres.
L'assemblage se fait par rivets pop de 5 mm. Le
profilé (25x25 mm) est parfait pour se faire une barre en alu
à peu de frais.
Le Laser du copain sur votre Laser
Une petite voiture permet de tracter sans problème un Laser
supplémentaire et les remorques, même basiques, sont
prévues pour 300 kg de charge. Elles accepteront sans
problème ce surcroît de poids si vous gonflez les pneus
en conséquence (2,8 Kg/cm²).
Tout ce qu'il vous faut, c'est une paire d'intercalaires en
contre-plaqué de 20 mm, rembourrées de moquette,
avec des niches prévues pour recevoir les tubes de mât.
L'assemblage est collé-vissé (colle Araldite, vis
à placoplâtre que l'on pose avec un embout visseur sur
la perceuse, après avoir fait des pré-trous au
diamètre recommandé (voir le croquis). Avec une voiture
un peu plus forte et plus spacieuse, on peut mettre un
troisième laser sur le toit pour diminuer les frais. Au temps
de mes débuts en Laser, nous tractions ainsi quatre bateaux
plus leur équipage et le barda correspondant dans une 404
Peugeot même pas break qui a supporté le traitement
pendant 18 mois avant de couler une bielle entre Kiel et Hambourg...
Pas trop grave, j'étais abonné à Europe
Assistance !