La théorie ne remplacera jamais la pratique, elle la complète. Comprendre comment ça " marche ", ça aide. En réduisant l’improvisation, elle permet de choisir les bonnes options (tout au moins d’éviter les plus mauvaises). C’est pourquoi la " théorie " est désormais complètement intégrée aux programmes de préparation et aux régates des grandes manifestations: J.O., Admiral’s Cup, Coupe de l’América, ...
Et si on faisait la même chose pour le Laser ?
Les articles consacrés aux bateaux "pointus " emploient des termes techniques énigmatiques: polaires, VMG, ... , associés à des logiciels dont le nom sonne " high tech ". Faut-il pour autant en déduire que c’est compliqué et donc seulement accessible à quelques spécialistes? Non ! En fait, les notions théoriques sont simples: quelques connaissances élémentaires en Mécanique des Fluides et en trigonométrie suffisent pour comprendre. Les solveurs disponibles dans les tableurs livrés avec tous les bons micro-ordinateurs (Excel, Quatro Pro,) et dans toutes les calculatrices scientifiques permettent même de se faire facilement son propre logiciel. L’article ci-joint tente de démystifier cette théorie. J’espère que cet objectif sera atteint. Toutes vos remarques seront les bienvenues.
Encore faut-il disposer des caractéristiques du bateau: la coque et la voile. C’est le point le plus délicat. L’idéal est de réaliser des essais à échelle réduite en bassin des carènes et en soufflerie. Simuler par calculs numériques le comportement de la coque et de la voile permet de compléter les données expérimentales.
Concernant le Laser, il y a peu de données disponibles. C’est paradoxal pour un dériveur olympique diffusé à près de 200000 exemplaires. La simplicité du bateau et la stricte monotypie explique certainement le peu d’intérêt qu’il suscite chez les " scientifiques ". S. Gunter (Heeling, Hydrostatic and Sailing implications) s’est intéressé à l’hydrodynamique de la coque. Les calculs qu’il a réalisés avec un code (Proline) donnent des résultats exploitables. En l’absence d’expériences qui les valident, il convient cependant de les prendre avec beaucoup de précautions. La géométrie d’une voile de Laser est on ne peut plus simple, le gréement aussi. Et pourtant, à ma connaissance, elle n’a fait l’objet d’aucune étude théorique ou expérimentale. WB-Sails, une société finnoise, présente une approche très intéressante pour les voiles . Hélas, le Laser ne figure pas dans les applications publiées.
Compte tenu de ce manque de données, l’application au Laser faite dans l’article ci-joint est davantage qualitative que quantitative. Si vous disposez de données intéressantes à propos du Laser, transmettez les moi, elles permettront de resserrer les barres d’erreur.
Jehan Vanpoperynghe