Comment utiliser son compas...
Cet article est basé sur le compas SILVA MARINE.
Informations générales
La graduation de navigation (360°) est de 5 en 5, à grands chiffres et se lit sur le plan de la rose par rapport à la ligne de foi vers l'avant. On l'utilise pour la navigation conventionnelle.
La nouvelle graduation tactique, qui est utilisée pour maîtriser les sautes de vent et pour la navigation en course, se trouve sur la tranche de la rose sur une bande verticale graduée. Elle est divisée en 20 unités de 0 à 19, chacune correspondant à 18° de graduation conventionnelle (20x18° = 360°). Ainsi 5 unités de graduation tactique sont égales à 90°. Pour rendre la graduation tactique plus lisible les chiffres sont marqués dans l'ordre de gauche à droite. (croquis 1)
La graduation tactique se lit par rapport à l'une des deux lignes de foi bien visibles de la position normale du barreur obliquement et au vent sur l'arrière du compas. La ligne de foi tribord est utilisée lorsque l'on tire un bord tribord et celle de bâbord lorsque l'on est bâbord amure. La graduation tactique se lit aisément même lorsque l'on est au rappel ou au trapèze.
Le compas indique la direction du vent de manière simplifiée. La graduation tactique est décalée de 90° par rapport au nord-sud du compas, de telle sorte que si l’on remonte tribord amure un vent de nord (0°), le barreur lit 0 sur la graduation tactique à la ligne de foi tribord. La lecture à chaque changement d’amure offre un chiffre facilement repérable. Quelle que soit sa direction, lorsque l’on remonte le vent sous un angle optimum de 40°, la différence entre la lecture de la graduation tactique de tribord à bâbord amure est toujours de 10 unités, et le dernier chiffre reste le même aux deux amures. Cela tient à ce que les lectures sont inversées à 180° sur la rose.
Lorsque l'on vire, l'habitacle du compas tourne de 80° (angle de virement de bord), par rapport à la rose. De même l'angle de lecture est transféré de 100° (angle espaçant les deux lignes de foi). Au total 180°, de telle sorte qu'après virement, notre lecture à la nouvelle amure aura le même dernier chiffre que la lecture correspondante à la précédente amure. Dans le cas présent, le barreur lisant 0 sur tribord amure devra ajouter 10 sur bâbord amure tel que le montre la figure suivante. (croquis 2)
Exemple : si votre lecture tribord amure est 2, sur bâbord amure vous devriez lire 12.
Supposez alors que le vent vire à gauche, de telle sorte que votre lecture à tribord atteigne 3. Pour éviter de vous écarter trop du vent, vous devriez virer pour afficher 13 à la lecture bâbord amure du compas. (croquis 4)
Ensuite le vent gagne (vire à droite) et votre lecture n'est plus que 11. Au virement sur tribord vous devriez lire 1 ... et vous trouver au plus près à nouveau. (croquis 5)
De la sorte, si la direction moyenne du vent entraîne une lecture de 2 (ou 12), le fait de lire 1 (ou 11) signifie que l'allure tribord est favorable. De même, lire 3 (ou 13) signifie que l'amure bâbord est serrée par rapport au parcours.
Les bords de Largue
Comment rechercher le meilleur cap avec son compas?
Lors du virement à la bouée au vent, l'on doit abattre environ de 90° par rapport au bord du plus près. Ceci correspond à 5 unités de graduation tactique. Donc, nous ajoutons 5 au chiffre qui correspond à la direction du parcours à louvoyer. C'est habituellement le même que la direction moyenne du vent, donnée avant le départ. Si la lecture de graduation tactique tribord amure pour un vent de direction moyenne est 2, la lecture pour courir le largue tribord devra être de 2+5 7. Ainsi, il faudra abattre jusqu'à lire 7 à la ligne de foi tribord, sans considération de la direction actuelle du vent à la bouée au vent.
Ayant atteint la bouée sous le vent, vous lofez sur bâbord amure. Choisir, dès le début, le bord correct de la nouvelle remontée au vent est très important. Il faut comparer sa lecture avec la direction moyenne du vent (12), pour voir si l’on est trop serré ou trop écarté du vent.
Le Vent Arrière
Pour le parcours vent arrière, il nous faut orienter le laser de manière à lire le chiffre correspondant (dans ce cas 7) au milieu, entre les deux lignes de foi du compas. Nous serons alors au cap, droit sur la bouée sous le vent. (croq 7)
Le Départ
Le compas est utilisé, lors du départ, trouver la position favorable sur la ligne. Pour cela, il suffit de naviguer le long de la ligne, selon n'importe qu'elle amure, et de retenir la lecture affichée sur le compas. Ensuite, il faut lofer de 5 unités (angle droit), si le vent observé est alors de tribord, ce sera le bord préféré. et inversement Si le vent observé est de bâbord... (croquis 8)
La direction moyenne du vent
et comment la course est conduite. Avant le départ, le Comité de Course donne habituellement la direction du parcours à louvoyer en degrés. C'est en principe la direction moyenne du vent et cela détermine la direction des parcours de largue et de vent arrière. Pour trouver simplement "le nombre clé du cap" sur le compas, il faut naviguer au plus près, tribord, en prenant soin de conserver un cap à 40° de la direction donnée en le lisant sur la graduation de navigation de la rose (croquis 9).
Le "nombre clé du cap" peut être également déterminé directement en convertissant le chiffre donné par le Comité de Course au moyen de la table ci-jointe. S'il s'agit du chiffre 2, il vous indique dès lors quel sera le nombre correspondant pour les parcours de largue et vent arrière (7 sur le compas). Il indique également quand il convient de changer d'amure dans les sautes de vent. (croquis 10)
Comment naviguer dans les vents changeants
L'utilisation la plus importante du compas tactique est pour trouver quand changer d'amure dans les changements de vent sur les parcours de louvoyage de la course. Les situations typiques de changement de vent sont décrites ci-contre. Pour devenir un régatier confirmé, il faut être parfaitement au courant de ces principes.
Les vents oscillants
La direction du vent varie quelquefois autour d'une direction moyenne. Lorsque l'on navigue en remontant le vent, ces changements semblent affecter plus fréquemment un navire rapide. Lorsque l'on navigue dans de tels vents changeants, il faut toujours "amurer" de telle sorte à se trouver du côté du bord qui adonne. Cela nous entraîne sur la route la plus courte possible vers la bouée au vent.
Si le vent gagne, amurer tribord pour laisser le vent venir de ce bord. Si le vent perd (tourne vers la gauche), on doit le laisser venir de la gauche en virant bâbord amure. (croquis 11).
Dans l'exemple 11, la direction moyenne du vent est supposée être 324). le voilier commence par tirer un bord bâbord amure et se trouve progressivement porté par le vent qui perd. Mais le vent commence à gagner et, éventuellement, franchit sa direction moyenne. Supposant que le vent continuera à gagner, le barreur vire tribord amure dès que la direction du vent est dépassée. Il est alors entraîné par le vent qui adonne jusqu'à ce qu'il lise 1 sur la graduation tactique. Là, le vent commence à perdre à nouveau. Lorsqu'il franchit sa direction moyenne, le barreur se met bâbord amure. Il est alors "porté" jusqu'à ce qu'il lise 13 sur son compas. Ensuite le vent commence à gagner de nouveau. (croquis 12)
Si le vent oscille entre 200° et 230°, il faut changer d'amure lorsque le vent dépasse 215°. Ceci correspond au 8 pour tribord, et changer d'amure dès que le vent commence à revenir de ses directions extrêmes, le voilier se retrouve à "refuser" en début de la nouvelle amure. De même, de petites variations qui ne dépassent pas la direction moyenne ne devraient pas entraîner un changement de bord, c'est la direction moyenne du vent pour la totalité du parcours de louvoyage qui compte.
Règle empirique : Lorsque la lecture de la graduation tactique augmente par rapport à la direction moyenne (8 et 18 dans l'exemple choisi), il faut se mettre bâbord amure. Lorsqu'elle diminue, se mettre tribord amure.
Cependant, de petites variations qui dépassent la direction moyenne du vent ne devraient pas être négligées bien qu'elles soient difficiles à remarquer. le différence entre "être adonné" ou "être refusé" par le vent lors du louvoyage est presque d'un mètre par degré de variation de vent, vitesse en noeud et temps passé à naviguer. Ceci signifie que de courir au mauvais cap lors d'un changement de vent de 5° si l'on navigue à 5 noeuds pendant une minute, nous amènera à presque 25 mètres derrière un voilier qui a pris la bonne amure. Il n'est pas si facile de regagner une telle perte en essayant de naviguer plus vite. (croquis 13)
Les changements permanents du vent
Le vent tourne parfois, sans revenir à sa direction d'origine, du moins pas durant le reste du parcours de louvoyage ; on parle de vent évolutif.
Dans l'exemple ci-contre, le vent oscille d'abord autour de 200°. Une saute permanente le fait virer au 240° où il continue d'osciller. Tactiquement, les oscillations pourraient être négligées dans un cas semblable. Le changement d'amure devrait être envisagé seulement lorsque la direction du vent dépasse sa valeur moyenne pour la totalité du parcours de louvoyage.
Comment naviguer dans le nouveau vent quand il y a des sautes de vent permanentes ? Si le vent gagne, se mettre bâbord amure le voilier sera de plus en plus écarté par rapport à la bouée au vent. Ensuite, changer d'amure peu avant d'arriver sur la ligne de parcours. Dès lors, le vent gagnant nous fera porter jusqu'à la bouée. Changer d'amure n'est pas payant puisque le voilier perd plus à être refusé sur le second bord qui peut être gagné en restant sur le premier. (croquis 14)
Des relevés de changements de vent effectués par des météorologiste de navigation durant des régates montrent que la direction du vent change de façon très complexe. Des oscillations s'ajoutent aux sautes de vent causées par la côte, des nuages ou la tendance de la brise de mer à gagner avec le soleil durant la journée. (croquis 15)
Il est donc nécessaire de parfaitement ajuster son compas avant le départ pour se trouver en accord avec la direction moyenne estimée du vent. La lecture devient difficile dès que la direction du vent change d'une valeur substantielle. Il faut sans cesse réajuster. Une plaque (plexi ou autre) solidement fixée au pont du laser assurera une lecture plus juste en navigation et permettra d'observer les variations du vent de façon plus aisée.